Une séance des Quatre pour rien

4/1947

Le général Clay est rentré à Berlin.

(De notre envoyé spécial à Moscou)

Dans leur scepticisme sur leur science, les auteurs antiques ne se rencontraient pas sans sourire. Un tel scepticisme sur la phase actuelle de leurs travaux a-t-il entraîné les Quatre à ponctuer de plaisanteries et de taquineries leur dernière réunion ? Ils ont parlé de la démilitarisation allemande et des livraisons d'usines. Ils se sont même trouvés d'accord sur un grand nombre de points, mais la même  condition suspensive continue toujours de peser : aucun de ces accords ne vaudra tant qu'on ne se sera pas entendu sur les questions économiques.

Le général Clay est reparti brusquement pour Berlin, et le bruit court qu'il quitterait Moscou assez dépité de n'avoir pu battre en brèche les positions françaises. J'ai ouï dire que son amour pour nous ne s'en était pas accru.

Ainsi continue de traîner la conférence. Reprendra-t-on la discussion des problèmes économiques un prochain jour quand la lassitude rendra les ministres plus conciliants, ou bien doit-on toujours considérer que seule, une autre conférence après une interruption qui serait une détente, permettra de les résoudre ? Cette même interrogation se pose toujours depuis mardi.